Même si elle n'avait pas le temps de visiter Londres et qu'elle devait rentrer chez elle au plus vite, après ses cours au Centre d'Aide aux Handicapés, Andrea ne put s'empêcher d'emprunter cette rue.
Elle avait toujours attiré le regard turquoise de la jeune muette, car elle avait l'air trop banale. Et que personne n'y allait ou presque.
Elle y entra donc, ses pas resonnant doucement sur le dallage d epierre du sol. Tout semblait ordinaire, mais il n'y avait pas de bruits, de cris, de lumières...
C'était un peu trop étrange pour la jeune fille qui se décida à faire demi-tour quand elle vit un grand manoir, un peu austère, certes, mais d'où lui parvenaient des sons agréables.
*Ce Manoir m'est inconnu, mais il paraît rassurant dans cette rue silencieuse...*
Andrea se dirigea donc vers le portail qui donnait l'accès au lieu.
Un sentiment de gène l'etreignit. Elle aurait bien aimé pousser ce portail, mais c'était entrer chez autrui sans permission, s'introduire chez des gens qu'elle ne connaissait pas, être hors de la loi.
Andrea respira un grand coup.
Elle voulait absolument voir ce manoir. Cette envie était soudainement apparue.
Mais sa conscience ne voulait pas. Du moins, pas sans un bon pretexte pour entrer...
Et puis, en plein milieu de sa réflexion, des gouttes d'eau tombèrent du ciel.
La célèbre pluie froide de Londres frappait, et Andrea devait s'abriter de cette pluie. Cela l'arrangeait bien, car qui pourrait être en colère contre une jeune fille qui voulait éviter de se faire tremper?
Elle poussa donc le portail, et fit quelques pas avant de se retourner pour le refermer. mais, comble d el'étonnement, il n'y avait plus de rue derrière elle. Juste une zone de flou...
Andrea respira lentement, ferma les yeux, se pinca...mais rien n'y faisait.
C'était bien la réalité.
Résignée, et trempée, elle se dirigea vers l'entrée du manoir, confusément consciente qu'elle venait d'entrer quelque part, un quelque part trop étrange.