De l'autre côté du miroir

Irish Gentleman Nombre de messages : 87 Date d'inscription : 30/07/2005

[premier post]

Un homme se tenait devant un miroir, l'air interessé. Il était vêtu très élégamment, d'une veste de velour noir et d'une chemise à jabot d'un blanc immaculé. Une canne était posée par terre à côté de lui, noire, au pommeau blanc.

"Regarde Philip, comme tu as grandi! Tu es adulte maintenant!"

Il changea d'expression, prenant alors l'air agacé.

"Non, non, non, j'ai pas grandi, et j'suis pas adulte, c'est pas vrai."

Penchant légèrement la tête sur le côté, il parut alors déçu, et continua, d'une voix douce:

"Pourquoi tu ne veux pas? Tu étais grand avant, tu ne peux pas redevenir un enfant, ce n'est pas possible, et puis tu vois bien, non? Tu dois avoir bien vingt ans, tu n'as pas le visage d'un enfant, et..."

Mettant les mains sur le miroir, l'homme poussa un grognement, l'air haineux.

"Tais-toi! Tais-toi! Je suis un petit garçon! Je l'sais, on me l'a dit! Tu mens! Tu mens tout le temps, sale adulte!"

Il se baissa, s'empara de la canne qui traînait à ses pieds et frappa le miroir avec violence, le faisant voler en éclats. Il ferma les yeux en recevant une pluie de bris de glace, puis glissa et s'entailla légèrement la paume de la main en essayant de s'appuyer dessus pour freiner sa chûte. Il la regarda un instant, observant quelques goutes de sang perler le long de ses doigts.
Ses yeux s'agrandirent sous la surprise, puis il se mit à pleurer comme un enfant, hurlant qu'il allait mourir, qu'il perdait son sang et autres exagèrations du même type.

Voleuse d'Âmes Nombre de messages : 131 Date d'inscription : 28/07/2005

[ Ze peux ? ^o^ ]

" Tu veux bien donner ton âme à O'Grey ? "

Une petite fille apparut, non pas apparut, elle était là depuis quelques temps. Où ? Qui sait. Cette demoiselle avait tout vu, du monologue à la destruction du beau miroir. Aujourd'hui, elle avait une nouvelle peluche en main.
Qui dit peluche, dit Ephryn Swenn Filyss... L'anglaise donnait souvent des noms étranges à ses oursons, et allez savoir si ce n'est qu'un hasard que ce soit ceux des personnes qu'elle rencontre.

" J'en prendrais soin, tu la donne à Peluche n°31 O'Grey ? "

Sa voix était faible et innocente. Penchant sa tête sur le côté de son air angélique, elle regarda le visiteur sans pourtant s'inquièter de son cas. Serrant un peu plus sa peluche dans ses bras de petite enfant. Il saignait.

Et beh... Y'en avait des pas doués comme invités dans le manoir Harland... Son regard noir s'éclaircit sans pour autant qu'un sourire ne s'y affiche. Ramassant un bout de miroir brisé, Ephryn s'ouvrit légèrement la peau au creux de sa main, laissant couler doucement, tout doucement son sang pour ensuite s'essuyer sur la main de la peluche.

Sur le regard de l'ourson, on croirait voir des larmes perler, et la noble anglaise posta O'Grey Peluche sous le regard de la personne du même nom. Affichant un faible sourire enfantin, la demoiselle essuya sur sa robe blanche le peu de sang qui restait sur sa main.

" Tu as vu, il te ressemble. "

S'exclama alors Ephryn en resserant la peluche dans ses bras. Reprenant ses expressions normales, mais cependant à l'aspect toujours un peu inquiètant, l'anglaise sautilla autour de Philip O'Grey où après deux trois tours, elle se reposta devant lui.

" Tu as cassé le miroir, c'est pas drôle, on pouvait voir des monstres derrière ! "

Pour une fois, ça c'était bel et bien un délire d'enfant. On ne voyait pas de monstre, mais Ephryn disait souvent en voir la nuit en hurlant dans tous les couloirs les noms de ses trois aînés... Bah oui, on s'occupait comme on pouvait !

Bourgeoise Nombre de messages : 53 Date d'inscription : 31/07/2005

[Ze peux aussi ^.^ ]

Juliet se tenait debout, dans le coin de la grande pièce, observant O'Grey parler au miroir. Elle observait d'un oeil, tout en discutant avec Isabelle, sa dernière connaissance, qui n'existait pas bien sûr. Elle parlait à voix basse, pour ne pas se faire entendre par O'Grey.

"Ma chère, une telle violence me parait disproportionnée pour un miroir, vous ne trouvez pas ?" Demanda Juliet à son amie invisible. Celle-ci remua la tête pour aquiescer, et compléta de quelques paroles: "Absolument. C'est même puéril. Remarquez, vu la discussion de ce jeune homme avec son image, c'est dans la logique des choses."
Cela fit sourire Juliet.

Ephryn, elle l'avait vu également. La cadette des Harland, cette petite peste avec ses airs d'anges. La bourgeoise ne l'avait jamais apprécier, depuis son arrivée ici. C'était à moitié inconscient, mais elle en avait également assez peur.
Dotée de pouvoirs immenses, et peut-être incontrôlés, cette petite avait de quoi effrayer.
Mais cela n'en restait pas moins une enfant.
Juliet s'approcha doucement derrière la fillette, et posa sa fine main sur l'épaule de cette dernière, qui ne l'avait certainement pas entendue approcher.

"Ephryn... Il y a bien d'autres miroirs où l'on peut voir des montres. Je suis sûre que tes frères et soeurs se chargerons de le remplacer." Déclara Juliet d'une voix neutre, mais pourtant si sinistre.

Remarquez, qu'est-ce qui n'était pas sinistre dans cette demeure ?

Irish Gentleman Nombre de messages : 87 Date d'inscription : 30/07/2005

Philip se retourna aussitôt en entendant une voix. Il s'écarta presque immédiatement, ses chaussures produisant des bruits de craquements en passant sur les bris de verre.
Il s'arrêta en se retrouvant dos au mur, puis, ne trouvant pas d'échappatoire pour éviter la conversation, se tourna de nouveau vers la petite fille qui se tenait devant lui. Il continuait à sangloter, agité d'un hocquet nerveux. Il ne comprenait pas de quoi elle parlait, ni pourquoi elle avait donné son nom de famille à la peluche.

La seule chose qui le préoccupait, c'était sa blessure. Elle n'était pas particulièrement douloureuse, mais le simple fait de voir son sang le répugnait au plus haut point. Cessant alors de sangloter, il prit l'air beaucoup plus calme, sortit un mouchoir de sa poche et épongea larmes et sang avec.

"Voilà, n'y a plus rien...", dit-il, ne s'adressant à personne d'autre qu'à lui-même. "Fais attention, un peu... et ne pleure pas devant une jeune fille, pour qui tu vas passer, après?"

Puis il redressa la tête et regarda Ephryn, l'air maintenant intrigué.

"C'est vrai? Y a des monstres?", s'exclama-t-il finalement en pointant les débris du miroir du bout de son index. "Moi j'ai pas vu des monstres, j'ai vu un méchant monsieur, il me raconte plein de mensonges!"

Le jeune homme se gratta le menton un instant, l'air pensif, puis reprit:

"Peut-être que c'est l'ami des monstres! Ou alors c'est les monstres, mais ils changent d'apparence pour pas qu'on les reconnaisse! Ca fait peur, non? C'est pour ça qu'j'aime pas les miroirs, on sait jamais si ils vont pas sortir pour te choper par le cou et t'étrangler! Mais comme je l'ai cassé, ils peuvent plus venir nous tuer, t'inquiète pas!"

Il observa ensuite la femme qui venait d'arriver. Deux personnes, ça faisait beaucoup pour lui, il était pris d'une irrépréssible envie de s'enfuir ou de se cacher quelque part, trépignant sur place comme s'il était très agité.

"Y a d'autres miroirs avec des monstres?!", s'écria-t-il, de plus en plus terrifié, s'emparant de la canne comme d'une arme pour se protéger et regardant de gauche à droite à plusieurs reprises, comme pour localiser d'autres miroirs remplis de créatures prêtes à l'étrangler et à lui dire des mensonges. "Faut les briser! Faut les briser!"

Voleuse d'Âmes Nombre de messages : 131 Date d'inscription : 28/07/2005

[ Sorry du retard ]

La petite fille soupira sous les réactions si enfantines de Philip. Enfin, on se demandait parfois qui était le plus juvénile des deux dans certains moment, m'enfin bref. Sur toutes les bêtises qu'elle racontait, c'était la première fois qu'on la croyait. Ephryn regarda donc le Lord se taper la parlotte avec personne d'autre que lui même en affichant un faible sourire lorsqu'elle entendait silencieusement Mâdâme Juliet Williams se prendre la convers' avec... Elle même...

Bon là ce n'était plus rare de voir des schizophrènes défiler dans les couloirs... La demoiselle en était d'ailleurs un parfait exemple : Elle parle à toutes ses peluches, mais pouvons-nous vraiment la dire schizophrène ? Non... Ces oursons n'étaient pas... Bref.

Un monsieur qui racontait des mensonges ? Intérieurement elle se moquait de la réaction enfantine du jeune homme. Un peu effrayant, fallait l'avouer, mais là aussi, on pouvait se poser la question : Qui était le plus effrayant ? D'ailleurs, tout l'était dans ce manoir, des murs aux personnes. Serrant contre elle la peluche connue sous le nom d'O'Grey, la demoiselle se contenta d'hausser ses épaules.

" Mais t'sais, y'a beaucoups d'endroits où il y a des monstres. Ce manoir en premier. Tu devrais le savoir, nan ? En tout cas, miss Williams doit le savoir. "

S'exclama la jouvencelle en se tournant vers la concernée. Remplacer un miroir ? On ne remplaçait pas si facilement des objets comme tel, la chose est que les Harland ne sortaient peu. Voire pas. Mais oui, il sera remplacé par un beau miroir plus que neuf, ne demandez ni pourquoi ni comment, c'est ainsi. En voyant Philip lever son "arme" qu'était sa canne pour demander à briser d'autres miroirs, Ephryn se remit en phrase "j'suis-la-gamine-insupportable-que-personne-ne-supporte".

Arrachant la canne de mister O'Grey et plaquant ses mains sur ses hanches, la noble anglaise releva son menton d'une expression hautaine tout en fusillant le jeune homme de l'azur de ses yeux.

" Tu brises encore un miroir j'te brise les os ! "

Menaça ridiculement Ephryn en se tournant vers la femme qui traînait en ces lieux de puis quelques temps. Elle avait gardé la canne dans sa main gauche et regardant Juliet du coin de l'oeil, la petite fille afficha un large sourire dédaigneux.

" PUUUIIIIIS-JEEE demander la raison de votre présence ici même ? "