The Harland Manor
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 Rentrant à la maison.

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June Kerby
Bourgeoise
June Kerby


Nombre de messages : 5
Date d'inscription : 16/09/2005

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MessageSujet: Rentrant à la maison.   Rentrant à la maison. EmptySam 17 Sep à 11:18

June avait passé environ trois heures chez l'une des couturières les plus célèbres de tout Londres afin de faire les finitions de sa robe. Elle pouvait entendre encore la voix perçante de la sèche patronne résonner dans sa tête "Mais cachez ces formes, Mademoiselle, ne voyez-vous pas qu'elle est trop décolletée ?", ne cessait-elle de répéter à son employée. June s'était encore sentie coupable de sa poitrine généreuse, et Dieu savait pourtant qu'elle s'évertuait à la cacher.

Enfin, la soie, le satin, la dentelle, tout s'était finalement accomodé autour de son corps d'une façon grâcieuse, et enfin, elle avait pu admirer son reflet dans le miroir, ses cheveux parsemés de fleurs sous son voile fin, ces broderies nacrées sur le blanc immaculé du tissu, les bottines assorties... Au bout de trois heures de travail acharné, l'employée avait souri et avait laissé échappé un "quelle jolie mariée", mais cela sonnait plus dans sa bouche comme un soulagement que comme un compliment. June, quant à elle, se sentait serrée à étouffer au milieu de toutes ces étoffes, mais elle se consola en se disant que ça ne durerait qu'une journée.

Nous étions mercredi, et la cérémonie était prévue pour le samedi. Dans quatre jour, elle se nommerait Madame June Laura Carmela Franklin. Elle soupira un instant, regardant le soleil de cette fin d'après-midi décliner au loin, parmis les toits de la ville, et songeant que dans quelques jours, elle deviendrait non plus seulement une fille dévouée, mais aussi une épouse. Et dans un an tout au plus, elle serait mère. *Pourvu que ce soit un garçon*, songea-t-elle comme si elle était déjà enceinte.

Bon. Ses bottines noires avançaient rapidement parmi les trottoirs, et elle se maudissait de ne pas avoir interpellé un fiacre. George devait diner à la maison le soir-même, et il aurait été bien mal poli d'arriver en retard. Se dépêcher. Prendre la rue à gauche, puis tourner à droite au croisement, longer le salon de thé, la maison des Pearce, la maison des Banks, le terrain va... June eut un sursaut en passant devant l'endroit en question, qu'elle connaissait pour y avoir jouer une fois quand elle était petite, avant de se faire punir sévèrement : une jeune fille bien élevée, la jeune fille bien élevée qu'elle était déjà à huit ans, n'avait pas à aller salir ses robes dans la boue pour jouer à on ne savait quel jeu d'enfant. La jeune fille bien élevée qu'elle était à huit ans avait appris à se tenir droite, à assister à des dîners sans parler, et à s'habiller de façon correcte.

Ce qui l'énervait, avec la haute bourgeoisie, c'est qu'ils se prenaient pour des aristocrates. Et des aristocrates, c'était bien le genre de personne qui devait vivre ici, dans cette... demeure qui avait miraculeusement poussé sur le terrain vague pendant les trois heures qu'elle avait passé à ajuster sa robe.

*George vient dîner à la maison*, répétait une voix en elle, mais elle ne semblait pas l'écouter, peut-être à peine l'entendre, et auquel cas en tout cas, elle ne comprenait plus ce que ces mots signifiaient. Tout son esprit était concentré sur cette étrange bâtisse. Jamais elle ne se serait permis d'entrer chez quelqu'un... Mais qu'est-ce qui l'attirait ? *George vient dîner à la maison* Qui était George ? Elle n'avait pas le temps de s'attarder sur cette question. Ce qui importait était d'entrer.

Elle tenta d'apercevoir une forme de vie sur le terrain qu'elle apercevait à travers la grille, mais c'était impossible, tant la grille et la végétation cachaient la réalité de ces terres. Un pas en avant. Deux. Trois. *George...* Mais la pensée d'un homme qu'elle connaissait si peu, et pour qui elle ne ressentait rien de plus que de la sympathie, et avec qui elle redoutait de passer sa vie ne suffirait pas à la retenir, elle le savait. *Papa...* Son père ? Un marchand souvent absent, qui ne la connaissait absolument pas, ayant laissé son éducation à une gouvernante, et qui n'avait jamais songé à lui demander son avis sur quoi que ce fut... Non, ça ne la retiendrait pas non plus... Alors quoi ? Il n'y avait plus rien. Rien ne la retiendrait.

Un quatrième pas, et elle avait atteint la grille. Elle tendit la main, la poussa. La porte de fer lui céda sans résistance, et, devant la jeune fille, s'étendit une allée. Alors, elle accéléra, sans comprendre pourquoi. De toutes façons, la raison avait déserté son esprit. Pour combien de temps ? Sans doute tant qu'elle ne serait pas entrée. Alors elle se mit à courir sans plus réfléchir à ce qu'elle faisait, gravit le perron, poussa la porte qui ne lui offrit pas plus de difficulté que la grille. Et pénétra à l'intérieur, avant même de se dire qu'il était trop tard...
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