The Harland Manor
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 Près du bord de la fenêtre

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Lounia Deem Harland
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Lounia Deem Harland


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MessageSujet: Près du bord de la fenêtre   Près du bord de la fenêtre EmptyVen 29 Juil à 20:49

La porte du salon des Tarots grinça doucement lorsqu’une personne la poussa. Lounia Deem Cyclamen Harland hésita un instant, regardant autour d’elle, puis posa finalement un pied richement chaussé d’un soulier de cuir noir sur le marbre lustré. Elle enjamba le tapis qui recouvrait partiellement le parquet, et fut soulagée de voir qu’il n’y avait personne. D’un geste emprunt d’une grâce étonnante, elle lissa sa jolie robe blanche, courte à la mi-cuisse qui la faisait ressembler à une ballerine. Un ruban noir ceignait sa taille fine, et ses cheveux blond clair étaient coiffés en deux chignons serrés, hauts placés sur sa tête.

Toujours de la même façon, elle s’assit sur une chaise, près de la fenêtre qui donnait sur les écuries. Le ciel était sombre de nuit, et les nuages qui entouraient habituellement le Manoir de ses parents était dégagé, laissant parfaitement voir la pleine lune et les étoiles. Puis, son regard se porta sur les chevaux. Amusée de voir qu’ils dormaient, elle essaya d’infiltrer les rêves de la bête. L’animal se réveilla alors, coupant le contact qui les reliaient. Elle étouffa un juron, puis détourna la tête vers la porte, outrée. Après quelques instants de contemplation silencieuse, elle soupira, tout en songeant :

*
Le manoir est si calme ces temps-ci... *
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Chris Staphlen Harland
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MessageSujet: Re: Près du bord de la fenêtre   Près du bord de la fenêtre EmptyVen 29 Juil à 21:08

L'heure... Peu importe, le ciel était noir, donc, il faisait nuit. Quelle lucidité... Chris soupira face à des idioties pareilles, il n'aimait pas se poser des questions, et encore moins se parler tout seul et se contrer comme un schizophrène dans sa tête. Le salon des tarots. La porte était entrouverte, sûrement une de ses petites soeurs. D'ailleurs, il ignorait pourquoi un pareil salon a été construit, enfin ça, fallait le demander à la génération passée des Harland. Réajustant la cravate qu'il portait toujours et poussant légèrement ses lunettes pour qu'ils ne tombent pas, le noble ouvrit doucement la porte qui émit malgré tout un grincement qui fit légèrement grimacer l'aîné des Harland.

À sa grande surprise, c'était Lounia. Que faisait-elle là ? Elle semblait contrariée. Au que oui, Chris ne la connaissait que trop bien, après tout il avait grandit aux côtés des trois demoiselles. Là est le problème, c'était le seul homme de cette génération... Refermant la porte silencieusement, il s'avançant vers la fenêtre et regarda les écuries. Un cheval était réveillé mais rapidement, il se rendormit. De sa grande nature peu communicatif, Chris Staphlen n'exprima aucun mot. Du moins, pas avant de s'installer sur une chaise. Croisant ses bras derrière sa tête, manière peu "noble" d'ailleurs, face à ses soeurs il se mettait toujours à ses aises.

" Tu taquines les chevaux ? "

Soupira Chris d'un air limite exaspéré. Contrairement à toute la populace, lui n'aimait pas vraiment ces... Dons étranges. Mais de son sang de Harland, il aimait malgré tout en abuser lorsque le temps en demandait. Là, le noble était calme, posé, et donc, utiliser ces dons ainsi, il trouvait que c'était plutôt du... Gâchi. Quel vieux jeu ! Ses yeux se posèrent sur la pleine lune qui s'imposait sur le ciel sombre, comme envoûté par cette dernière, il ne la lâcha plus du regard.

" C'est silencieux... Etrangement silencieux... "

Murmura le lord anglais qui était habitué aux jacassements de la cadette. Il n'en rajouta pas plus, refermant ses yeux comme si il dormait assis, ignorant totalement la présence de sa petite soeur Lounia.
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Delilah Elyzabeth Harland
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MessageSujet: Re: Près du bord de la fenêtre   Près du bord de la fenêtre EmptyVen 29 Juil à 21:25

Delilah Elyzabeth Rose émit un léger bâillement et reposa le livre qu'elle tenait entre les mains avant de passer ses doigts fins dans ses longs cheveux dont le noir d'ébène luisait à la lumière des bougies. Elle fronça imperceptiblement les sourcils en se demandant pourquoi l'intérieur du manoir était-il si peu moderne mais se rappela que la modernité anéantissait l'authenticité : sortant de la bibliothèque dont elle referma soigneusement la porte, la jeune fille remarqua que pas un bruit ne parcourait les couloirs de la maison, mais à vrai dire, cette dernière était bien calme ces derniers temps, peut-être même un peu trop. Les autres devaient s'ennuyer, c'était sûr.
De son côté, Delilah ne s'en souciait guère plus que cela, de nature calme et peu tapageuse, voire légèrement conservatrice, elle n'appréciait pas l'idée de voir des personnes inconnues débarquer au sein du domaine de sa famille. Certes ces "invités surprises" étaient le plus souvent bien punis de leur curiosité si humaine, mais… Tout de même.

En passant devant le Salon des Tarots une bougie à la main, elle perçu l'éclat de la lune ainsi que la voix de son frère aîné, Chris. Sans faire de manières, la jeune aristocrate décida d'entrer en poussant la porte avec cette douceur qui la caractérisait si bien, le bas de sa longue robe de velours vert émeraude effleurant le sol dans un léger bruit de tissu.


" Chris, Lounia… " murmura t-elle simplement de sa voix mélodieuse et ouatée.

Faisant quelques pas sur le sol lustré, Delilah Elyzabeth s'approcha de sa sœur cadette et déposa un baiser sur sa joue avant de faire de même pour son frère : affectueuse avec sa famille, glaciale avec les invités. Pourtant la plupart du temps, la jeune fille était aimable, mais souvent, son cynisme reprenait le dessus.
Peut-être à l'opposée de la tenue de Lounia, cette dernière était vêtue d'une robe lui montant jusqu'au cou et rehaussée d'un corset attaché à l'aide d'un ruban de satin noir : élégant mais d'une sobriété à toute épreuve.
Même ses escarpins étaient simplement décorés d'une broderie faite au fil noir.


" Aucun de vous n'a gardé un œil sur Ephryn. " constata la jeune aristocrate en s'asseyant sur une chaise, à côté de son frère, les jambes gracieusement mises sur le côté.

Non elle n'était pas inquiète. Enfin, juste légèrement à l'intuition que la cadette de la fratrie arriverait à son tour bientôt au salon.


Dernière édition par le Sam 30 Juil à 16:11, édité 1 fois
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Ephryn Swenn Harland
Voleuse d'Âmes
Ephryn Swenn Harland


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MessageSujet: Re: Près du bord de la fenêtre   Près du bord de la fenêtre EmptyVen 29 Juil à 21:53

" KIYUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUN ! Reviens ici sale peluche dépoilée ! "

Oui... En parlant de peluche dépoilée, le jouet virevolta de mur en mur jusqu'à se fracasser contre la porte du Salon des Tarots. Non... L'objet n'avait pas bougé tout seul, mais c'était bel et bien Ephryn Swenn Filyss Harland qui l'avait balancé en croyant justement que ses mouvements était autonome. De nature schizophrène et sûrement la plus dérangée des Harland, la demoiselle était aussi la plus... Vivante ? Avec ses aînés trop calmes ou ayant trop de manière, la cadette avait la chance de garder son enfance pratiquement éternelle.

Alors que la peluche s'écrasa sur le sol, la porte du Salon des Tarots s'ouvrit en fracas où, au lieu que ce soit la jouvencelle qui y pénètre, ce fut Kiyun qui vola dans les airs à en retomber plaqué contre la fenêtre de la pièce. Ce fut à sa suite que la petite fille pénétra dans la pièce. Oui, elle avait marché dans le noir. Nan, elle n'était pas nyctalope. Et ouais, elle aimait sa peluche. Et nan, elle n'en prenait pas soin.

Ignorant ses aînés, Ephryn se précipita sur la poupée de tissu qu'était Kiyun sur le sol pour l'étreindre d'une façon à... Enfin vous voyez le genre, ses yeux sortaient de leur orbite, du moins, les boutons qui lui servaient d'oeil. Tournant de gauche à droite comme une... Mère qui retrouvait son enfant (XD) après des années de séparation, elle le porta ensuite devant ses yeux en le tenant par la tête comme une sadique qui allait la luit arracher.


" T'es vilain de te barrer comme ça, j'ai eu peur, moi ! "

Jacassait-elle en faisant une moue boudeuse. Ses aînés étaient sûrement habitués à ce que la cadette se tape la parlotte avec des objets en les croyant vivants... Grognant de colère par le manque d... D'obéissance de la peluche si on pouvait dire ça comme ça, la demoiselle la jeta au sol en l'écrasant d'un coup rapide avec son pied avant de sauter dessus comme une vraie folle.

Après que Kiyun soit vraiment amoché, Ephryn la ramassa en commençant à changer sa moue colèreuse en une exaspérée, voire triste. Commençant à geindre par des faux "Ouinnn" et tournant son visage vers ses aînés, la demoiselle pointa la peluche du doigt.


" Il est méchant avec moi ! "

Se plaignait-elle avant d'avoir son sourire enfantin en un celui sadique, voire celui d'un vrai psychopathe.

" J'vais le butter ! "

Murmura t-elle en oubliant carrément la présence des trois Harland dans la pièce. Toujours la tête détruite de Kiyun dans le creux de sa main, elle commença à avoir un sourire narcissique au coin de ses lèvres... Mon dieu, mais qu'on arrête cette malade !
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Lounia Deem Harland
Princesse des Songes
Lounia Deem Harland


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MessageSujet: Re: Près du bord de la fenêtre   Près du bord de la fenêtre EmptyVen 29 Juil à 22:30

Lounia ne daigna même pas adresser un regard à son frère, de trois ans son aîné. Lorsqu’il s’avança vers elle, ou plutôt vers la fenêtre par laquelle elle observait les chevaux quelques minutes auparavant, elle leva ses prunelles dissemblables (l’un était vert de jade, et l’autre gris métallique) sur le visage neutre de Chris. Elle le suivit des yeux jusqu’à la chaise où il s’assit avec peu de grâce. À sa question, elle grimaça dédaigneusement, puis finit par lui souffler, comme pour ne pas déranger l’éternel calme de la salle :

«
Ricard est troublé, ce soir. »

Ricard étant le nom du cheval concerné. Puis, la jouvencelle laissa de nouveau tomber le silence entre elle et son très cher frère. La lune attira son regard, et, tout comme Chris, ne la quitta plus des yeux.

«
C’est ce que je me disais, il y a à peine une minute. » souffla-t-elle, toujours à l’adresse du jeune homme. « Il y a longtemps que le Manoir n’a pas accueilli de nouvelles âmes… »

Puis, la lueur d’une bougie attira son attention, à l’extérieur de la salle. Bien que la porte soit fermée, et l’obscurité presque sans faille, elle avait vue la réflexion du feu sur le parquet bien ciré, sous la lourde porte. Aucune surprise ne la frappa lorsqu’elle vit entrer la femme qui tenait la bougie. Sa sœur Delilah. La dernière l’embrassa sur la joue, mais elle ne réagit pas vraiment à sa marque d’affection. Lounia regarda d’un œil distrait la tenue de sa sœur aînée. Puis, à l’évocation d’Ephryn, la cadette de la famille Harland, Lounia eut une moue dédaigneuse.

«
Ne me parle pas d’elle… » dit-elle à l’adresse de Delilah.

Mais un grand fracas retentit dans la salle. Lounia ne sursauta pas, elle n’était que bien trop habituée à ces bruits qui surgissaient de partout, tout le temps. Puis, la peluche s’écrasa littéralement sur la fenêtre un peu plus loin. Suivie, toujours, de sa sadique maîtresse…

«
Ephryn… N’as-tu donc jamais appris la discrétion ? » lui répéta-t-elle pour au moins la cinq centième fois.

Lounia Deem soupira, puis l’écouta à moitié jacasser contre l’ourson maltraité. La cadette avait 16 ans, c’est à dire une année de moins que sa propre personne. Mais on aurait dit qu’elle en avait six. Si ce pouvoir ne la rajeunissait pas tant, la famille Harland serait normale, ou presque. Mais une famille ordinaire, même si elle possède des pouvoirs extraordinaires, n’est pas très amusante…
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Chris Staphlen Harland
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MessageSujet: Re: Près du bord de la fenêtre   Près du bord de la fenêtre EmptyVen 29 Juil à 23:30

Ricard ? Troublé ? Chris Staphlen s'en fichait mais alors complètement de ce cheval. Lui ne se préoccupait que du sien, et les autres pouvaient bien se jeter à la rivière il n'en avait strictement rien à faire. Mais pour se montrer d'un minimum poli pour sa petit soeur, il eut la magnifique idée de hausser vaguement ses épaules en guise de réponse qui voulait tout simplement dire "Qu'il fasse sa vie". Puis il est normal d'être troublé au manoir, ils sont certes bien nourris mais cette ambiance assez sombre n'était pas un lieu idéal. Du moins, c'était ce que certaines âmes errantes disaient, Chris lui, ou même les Harland sûrement ne pensaient pas cela de leur immense demeure. Heureusement, ses pensées se stoppèrent à l'entrée de Delilah.

Là, le lord anglais daigna enfin tourner brièvement son regard rougeâtre en direction de sa soeur. À la bise qu'elle donna, le noble ne resta pas indifférent comme Lounia. Enfin dans le sens pas indifférent, sa seule réaction fut un faible sourire à la marque d'affection qu'il trouvait particulièrement attendrissant... Garder un oeil sur Ephryn ? De un elle s'énerverait, de deux elle commença à s'acharner sur sa pauvre peluche et ce n'était pas plaisant à voir... Par réflexe à l'entente d'un bruit à travers les murs, un sourire narquois s'afficha sur les lèvres de ce dernier.


" Attends… Trois... Deux..."

Le bruit devint de plus en plus fort, mais cependant éloigné à la fois. Il n'était pas possesseur d'une très grande ouïe, mais ce dernier sens était plus développé pour rattraper sa vue qui était assez basse...

" Un... Zéro... "

Soupira t-il d'un ton las. Et effectivement, son décompte était bon. Au même moment la peluche virevolta de droite à gauche, fut martyrisé à un point inquiètant, mais apparemment, aucun membre de la famille ne semblait s’en préoccuper, Chris le dernier. Toujours dans sa position qui était bien trop à ses aises, fermant ses yeux en essayant d’oublier l’hurleuse de service qu’était Ephryn. Son oreille lui faisait presque mal…

Soupirant, il s’approcha de la demoiselle après s’être décollé de sa chaise. Il n’était pas énervé, et cela valait mieux pour toute la compagnie présente, mais on aurait pu croire comme tel par son pas traîné.
La frappant d’une manière plus ou moins forte sur l’arrière de la tête en soupirant, il la fusilla du regard. Lui qui aimait le calme…


" Va déboucher les oreilles des morts et non les nôtres, comme le dit Lounia, apprend à être discrète. "

Plus un ordre qu’une suggestion, il la lâcha et au lieu d’aller se rasseoir, le lord anglais s’approcha de la fenêtre pour contempler le ciel. Peut-être qu’il était de mauvais poil, ou encore qu’il se sentait mal, et au pire, Ephryn avait dépassé les bornes. On se demandait réellement quel âge elle avait, 16 ? C’était sûrement une blague. Croisant ses bras et posant son épaule contre le rebord droit de la fenêtre, il commença à contempler de nouveau le ciel.
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Delilah Elyzabeth Harland
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MessageSujet: Re: Près du bord de la fenêtre   Près du bord de la fenêtre EmptySam 30 Juil à 1:18


Delilah Elyzabeth inclina le visage sur le côté d'un léger air de reproche pour Lounia : certes Ephryn était la plus jeune, certes Ephryn n'était pas très polie et certes Ephryn ne tenait pas en place, mais elle était tout de même une Harland et la cadette de la famille. La jeune fille regrettait que l'attitude de la petite dernière soit aussi peu mature mais elle plaignait encore plus les réactions suscitées par cette façon de se conduire : on l'aura deviné, la jeune lady accordait une importance toute particulière aux membres de sa famille et de tous les gens qu'elle connaissait, seuls ces derniers pouvaient se prétendre aimés d'elle. Car la seconde enfant Harland avait comme particularité ou comme fardeau selon certain de se montrer de glace et d'une insensibilité effrayante au malheur de ceux qui n'étaient pas de son sang.

Levant les yeux au ciel d'un air légèrement moqueur en réaction au décompte de Chris, Delilah croisa les bras, peut-être avec impatience avant de fermer les paupières et de pousser un soupir en songeant au spectacle que donnait Ephryn juste devant ses yeux aux couleurs changeantes. Changeantes car ils oscillaient constamment entre un vert émeraude d'une pureté précieuse et un gris cerclé d'argent comme l'était la mer en hiver, cette dernière couleur survenant lors d'un trouble quelconque.

Finalement décidée à contempler le massacre des dernières heures du pauvre Kiyun, la jeune fille secoua la tête : la cadette de la famille avait toujours été d'une "vivacité incroyable" lorsque l'on faisait du politiquement correct et d'un tempérament instable pour tout dire franchement, et contrairement aux idées reçues, la plus jeune n'était pas forcément la plus candide ou la plus adorable bien qu'elle posséda un visage d'ange. La preuve était faite avec le pauvre Kiyun démembré dont le rembourrage décorait le sol visiblement trop propre au goût d'Ephryn. D'après les réactions des autres Harland, cette arrivée bruyante et peu discrète les importunait au plus haut point, ce qui arracha l'ombre d'un sourire à Delilah Elyzabeth.

Une fois que Lounia et Chris eurent terminé leur petite leçon de vie, la jeune aristocrate se leva à son tour pour s'approcher de sa cadette et lui caresser la tête, là où quelques minutes auparavant elle s'était prit un coup.


" Ephryn, on ne dit pas butter mais tuer, trucider, abattre, occire… Grand Dieu, tu habites ici et tu n'utilises même pas le vocabulaire que l'on t'y apprend… "

Cependant, une lueur douce brillait dans ses prunelles précieuses. Se saisissant d'autorité de Kiyun (pardon, du cadavre de Kiyun), elle l'observa d'un air incisif avant de le rendre à sa propriétaire.

" Je crois bien qu'il a rendu l'âme. " dit-elle d'un air égal sans aucune allusion au don détenu par sa petite sœur.

Se rasseyant dans un fauteuil décoré de la Tempérance, Delilah s'appuya sur l'accoudoir sans vraiment grande conviction et laissa traîner ses yeux du côté du ciel, comme son frère et sa sœur avant de susurrer légèrement à l'adresse d'Ephryn.


" Tache de te tenir tranquille un instant si tu ne veux pas terminer comme Kiyun. Ton comportement est déplacé. "

Ce n'était qu'une plaisanterie mais la conduite de la cadette pouvait vraiment taper sur les nerfs lorsqu'on la supportait depuis seize années. Même si la jeune lady préférait la tranquillité au tapage, elle était pourtant plus tolérante envers les membres de sa petite famille, comme toujours. Mais certainement que l'ennui qui tournait autour d'eux comme un vent désagréable était également pour beaucoup à leur acceptation réduite de l'excentricité d'Ephryn.
Se tournant enfin vers Chris, elle eu une mine amusée.


" Laisse donc les morts où ils sont. "

S'adressant ensuite à Lounia, Delilah Elyzabeth fit passer sa jambe gauche sur son genou droit avec grâce, dévoilant un bas de soie chair dont le haut était discrètement décoré de dentelle noire et son soulier de satin émeraude, comme ses yeux.

" Ton ennui se voit comme le nez au milieu de la figure mais si je ne m'abuse, des invités surprise devraient bientôt rompre cette monotonie dans laquelle tu t'enlises... "
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Ephryn Swenn Harland
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MessageSujet: Re: Près du bord de la fenêtre   Près du bord de la fenêtre EmptySam 30 Juil à 13:22

Ephryn fit la moue lorsque Lounia lui fit la morale en raccourcit, donc une phrase. La discrétion ? Nan, elle ne connaissait pas. Du moins, elle reniait cette connaissance. Sur tous les talents incontestés de la cadette, c'était la seule chose dont elle ne réussissait pas à exceler ou même à faire fonctionner normalement. Ah la discrétion, un mot redoutablement effrayant dans la petite tête de la noble anglaise. En tournant le dos à son aîné qu'était Lounia, elle fit une grimace dans le vide qui était en faites pour cette demoiselle. Serrant Kiyun dans ses bras d'enfant, cette dernière grogna silencieusement, encore un futur caprice, sûrement.

" Ephryn… N’as-tu donc jamais appris la discrétion ? "

Répéta t-elle d'une manière assez moqueuse. Lâchant son habituel cri de désespoir qu'était "Maaaiiiis" avec un ton de pourrie gâtée, la jeune fille fit une mine boudeuse en se retournant vers la concernée. Un regard noir, non, plutôt neutre va t-on dire, Ephryn tripota la main de son ourson en peluche pour éviter de piquer une crise d'hystérie.

" Non, j’ai appris l’anglais et tout ce qui a de plus inutile pour les Harland, mais la discrétion n’a jamais fait partit de mes cours. Désolée. "

Répliqua la demoiselle en tirant la langue à l'adresse de son aîné. Alors qu’elle semblait s’en sortir à cette situation, Ephryn sentit un grand coup sur sa tête. Par réflexe, la noble mit ses deux mains sur l’endroit de la frappe et se retourna vers Chris. Sa peluche tomba au sol et par maladresse, la demoiselle l’écrasa (NIARK) et fit apparaître une douce grimace sur son visage sous le bruit du tissu piétiné.

" Nyeeeee, j’ai rien fait ! "

Sur tous ces rabat-joie, il y avait au moins Delilah qui était plus normale si on pouvait dire comme ça. Trucider ? Tuer ? Abattre ou occire… Muais… Butter c’était à la fois plus court et ça sonnait mieux, nan ? Du moins, cela voulait bien dire qu’Ephryn n’emploierait que, comme d’habitude, ses expressions favorites qu’était " butter " et au pire " latter "…

Lorsque cette dernière disait que Kiyun avait rendu l’âme, l’expression enfantine de l’enfant changea. Pas triste, juste une impression imprégnée de narcissisme et de je m’en foutisme majeur. Soupirant avec un sourire et haussant vaguement ses épaules, la cadette regarda Delilah du coin de l’œil en agrandissant son sourire.


" J’me demande quel goût ça a, l’âme d’un objet qui n’en a pas ! "

Hasarda Ephryn qui savait pertinemment que ce n’était qu’une expression parmi tant d’autre. Se tenir tranquille ? Euh… Peut-être que là, il ne fallait pas trop en demander. Se faire discrète, encore, mais se tenir tranquille, les Harland aînés avaient la fâcheuse tendance de demander la lune… La Lune… La noble anglaise tourna son regard vers Lounia, aucune valeur, donc. Plutôt, ils demandaient toujours l’impossible serait le terme juste.

Prenant son élan, la lord sauta sur les épaules de Chris en s’y accrocha presque à la limite de l’étrangler. Reprenant son regard habituel, c'est-à-dire celui inexpressif, elle semblait faire cela juste pour l’embêter. Aucun sourire, juste une lamentation d’ennui, un : " Alala… " vague…
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Lounia Deem Harland
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MessageSujet: Re: Près du bord de la fenêtre   Près du bord de la fenêtre EmptyDim 7 Aoû à 5:31

Lounia eut un petit rire sarcastique étouffé à la remarque de Delilah, qui concernait l'âme de Kiyun. Elle leva ses deux yeux dissemblables vers le ciel, ou plutôt le haut plafond cathédral, et observa l’espace d’un instant le lustre au-dessus de sa tête. Ses bougies étaient éteintes, comme d’habitude, le soir.

Puis, elle sortit de sa rêverie lorsque Delilah s’adressa à elle, de sa voix chaude, comme à l’habitude. Lounia éprouvait beaucoup de respect envers ses aînés, principalement envers la jeune femme qu’était Delilah Elyzabeth Rose, puisqu’elle était la plus sensée des quatre. Un de ses rares sourires enchantés, bien que faible, éclaira ses lèvres un moment.

Son air ravi se changea lentement en une expression à mi-chemin entre l’espièglerie et le sadisme, puis elle remit une mèche rebelle de ses cheveux dorés derrière son oreille gauche.

«
J’ai un plaisir sans fin à rencontrer de nouveaux malheureux, perdus et déboussolés dans notre grand Manoir. » commença-t-elle ironiquement. « Demain, j’irai accueillir deux ou trois personnes au Grand Hall. Perdus dès les premières minutes, entrés dans un Manoir apparu soudainement dans un terrain vague, n’est-ce pas déplorable ? » décida-t-elle avec un air plus que sadique.

Lounia Deem passa une main sous sa jupe courte, qui ne recouvrait qu’en partie les bandes de tissus des porte-jarretelles qui retenaient des bas aussi blancs que sa robe, et en détacha un mouchoir blanc, sur lequel était brodé son nom. Elle essuya de fausses larmes, avec un sourire faussement triste, et reprit graduellement un air taciturne.

Le bruit de la voix d’Ephryn lui écorcha de nouveau les oreilles, et elle ne put s’empêcher de grimacer lorsqu’elle se rappela que la cadette était présente. Elle croisa son regard, alors que la petite dernière l’observait avec un drôle d’air, puis Lounia soupira, reportant un regard neutre, cependant, avec une légère pointe de tendresse, vers Delilah.

Elle voulut dire quelque chose, mais le bruit d’une chaise détourna son attention vers… Ephryn ! Cette enfant la ferait devenir folle ! Il y avait déjà 16 ans qu’elle la supportait, malgré qu’elle n’eût qu’un an de plus. Elle se rappelait même des jours, alors qu’elles n’étaient que deux infatigables gamines, où Ephryn lui tirait les cheveux et détruisait littéralement sa chambre.

Il faut dire que, pour les servantes, il était difficile de garder constamment un œil sur les deux plus jeunes enfants de la famille Harland. Elles faisaient bien ce qu’elles voulaient. Et pas de parents signifie pas d’obligations, même si elles étaient destinées à maîtriser un pouvoir qu’elles n’avaient pas demandé.

*
Quoique… Il m’amuse bien, ce pouvoir… * songea-t-elle, un léger sourire ironique illuminant alors ses lèvres roses.
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