A la poursuite d'ombres. [ Premier post.]

Rakastaa fixait l'onde, son regard rubis perdu sur l'étendu sombre de l'eau. Lentement, il porta son violon au creu de son épaule, avant de commençait à jouer, son doux visage caressé par les rayons pâles et macabres de la lune, qui dissipaient sa malédiction. Une fois de plus, un air triste et mélancolique s'éleva en ce lieu, comme autant de sanglots d'une spectre déséspéré. Le violoniste s'était réveillé, et son chagrin, également. Durant un temps qu'il ne saurait compter, il joua sa mélodie plus déchirrante que des centaines de larmes, l'offrant à l'étendue noire de ces eaux apparamment paissible. Des souvenirs revenaient à sa mémoire. Ceux d'une petite fille qui pleure sur une plage, ceux de ses yeux dorés qui s'était posé sur lui avec déséspoir... Miyu....

Il entrouvrit ses yeux couleur sang, pour les ouvrir en grand quelques seconde plus tard, en apercevant une petite silhouette de l'autre côté de la rive. Cessant alors sa mélodie, il frémit.

" Miyu..."

Appela t-il timidement, tandis que résonnait la mélodie d'un rire cristallin d'enfant maudit... Ce rire venait-il de son esprit ou de la silhouette? Difficile à dire, mais les limbes de la folie le conduisaient déjà vers cette apparition macabre.

" MIYU..."

Cria t-il alors que l'ombre semblait se dissiper. Quand il arriva sur les lieu, plus rien, si ce n'était une horrible odeur de lis brûlée... Une odeur irréelle, que seul lui pouvait sentir, perdu dans ses rêves. Une illusion, une fois de plus, sans aucun dout... Mais une illusion auquel il croyait... Déçu une fois de plus, il baissa la tête, et fixa l'eau calme qui venait s'échouer à ses pieds... Il la retrouverai... Quelque part, Miyu l'attendait...

Et il ne s'était éveillé, que pour la retrouver... Même dans la cage de ce lieu d'où il ne semblait plus pouvoir partir, Rakastaa savait qu'il la retrouverai. Etre prisonnier ici n'y changerait rien... cela n'avait même pas d'importance à ses yeux... Ici ou ailleurs, voilà bien longtemps qu'il était déjà prisonnier d'un regard doré et d'un rire d'enfant...

(Allez hop, j'me tape l'incruste ^_-)

[-->[La Bête] Chambre de Joachim A. Disraeli]

Joachim avait couru au hasard, pleurant comme un enfant. Mal, il avait mal ! A cause de ceux qui l'avait emprisonné dans cette demeure de malheur ! A cause de ceux qui l'attendaient et qui lui avait assigné la chambre de la Bête, faisant de la créature horrible un albinos tâché de sang, tout comme lui.

Il trébucha et s'étala aussitôt dans l'herbe humide. L'étui contenant son violon alla se perdre dans l'herbe, mais le jeune homme ne fit rien pour se relever et aller le chercher. Il sanglotait à même le sol, ses longs cheveux blancs couvrant sa forme tremblante.

Il ne voulait plus bouger, plus rien faire, juste se laisser mourir.

*Et il a dit qu'on ne pouvait plus partir ! C'est un cauchemar ! Je n'veux pas rester ici ! *

"Laissez-moi partir... par pitié... laissez-moi partir... "

Il serra ses poings autour des brins d'herbe et pleura de plus belles. Puis il releva son visage innondé de larmes et remarqua le lac. Il ne fit pas cependant l'homme qui se trouvait là. Lentement, Joachim se leva, et, d'un pas tremblant, commença à s'avancer vers l'étendue d'eau.

*Ce serait tellement simple... Si je plonge dans ces eaux glaciales, personne ne me pleurera... Et le monde serait débarrassé d'un immonde 'vampire'... *

Amour faillit écraser un violon perdu dans les herbes. Etrange, quel musicien serait assez fou pour oublier un tel instrument? Il avança un peu, avant de voir la silhouette d'un jeune homme au long cheveux, qui s'approchait dangereusement du lac. Il s'approcha de lui, interloqué par cette apparition, et bien décidé à tirer les choses aux clairs.

" Excusez moi, vous semblez avoir oublier ça..."

Dit-il sur un ton neutre, avant de s'approcher du jeune homme et de contempler son vasage. Un albinos? Etrange, comme lui. Il n'en avait jamais croisé d'autres avant, enfin, du moins, aussi loin qu'il pouvait remonter dans sa mémoire, c'est à dire, depuis pas longtemps.

" Vous pleurez, pourquoi?"

Demanda t-il en penchant légèrement la tête sur le côté, relevant un sourcil sans le quitter de son regard mélancolique. L'endroit était magnifique, et la pleine lune qui élciarait le lac rendait l'atmosphère paisible et agréable. A t-on idée de pleurer de la sorte un soir comme ça? Lui, il ne pleurait pas... Il ne pleurait presque plus, d'ailleurs... Il ne se souvenait plus de ses dernières larmes, ni de leurs gout, ne de leur caresses sur sa joue... Seules celles qui avaient un instant brillaient sur le visage d'une petite fille sur une plage l'obsédaient... Seuls les sanglots de Miyu daignaient rester imprimés dans ses souvenirs, larmes de diamant blassant son coeur de mille coups... le reste... le reste n'avait pas tellement d'importance...

Joachim se tourna légèrement laissant apparaître son visage crispé par le désepoir à la vue de l'autre homme.

"Oui... je... je pleure... Parce que j'ai mal... Les gens de ce manoir, je ne les ai jamais vu mais ils sont déjà ignobles avec moi ! Ils... ils... Ils m'ont enfermés ici ! Ils m'ont attiré à eux et maintenant je suis prisonnier ! Et... et ils se moquent de moi... ils savent tout de moi... et... et..."

Il se laissa tomber sur les genoux, se tenant la tête entre les mains.

"J'en ai marre !! Toute ma vie on m'a mis à l'écart à cause de ma particularité !! Puis ce problème est apparu lui-aussi et le cauchemar qui est ma vie a empiré !!! J'en peux plus !!! laissez-moi... pitié, laissez-moi débarrasser ce monde de l'atroce créature que je suis... "

Il resta quelques instants à pleurer à chaudes larmes, maudissant le monde et ceux qui l'avaient attiré ici, avant de se calmer enfin. Il lui fallut encore quelques minutes avant de pouvoir enfin parler calmement.

"Veuillez me pardonner... J'ai eu beaucoup trop d'émotions pour aujourd'hui et... j'ai un peu perdu la raison sur ce coup... "

Ce fut alors qu'il remarqua enfin que le jeune homme qui se tenait devant lui était également albinos. Il cligna longuement des yeux, les frotta, se demandant s'il ne rêvait pas. Mais cela ne semblait pas être un rêve. Il y avait bien un autre albinos en face de lui.

*Booon alors, je viens de me payer la honte la plus totale en faisant une crise de nerfs devant lui... En plus, il a ramassé mon violon et doit certainement me prendre pour un barge... Super ! J'me demande si je f'rai pas mieux d'aller me noyer rapidement dans le lac moi... *

Amour écouta le jeune homme sans parler, le fixant étrangement en se demandant ce qui pouvait bien avoir de dramatique dans ce qu'il disait... C'est qu'il n'avait pas du tout le même sens des réalités que les autres! Pour lui, ce récit, à peu de choses près, était celui de tout le monde, des joies, des peines, des rejets mais aussi des affinités... qu'est-ce qu'il y avait de dramatique dans tout ça?

" ça fait longtemps aussi que je suis ici.... Mais je ne voix pas ce qu'il y a de triste à être prisonnier dans ces murs. Où que l'on aille, c'est une prison. Ce monde est une cage, elle est toujours un peu plus grande, mais au fond, c'est la même chose. Que ce soit une pièce, une tour, une demeure, un pays ou une planète, il y a toujours un moment où le lieu où vous êtes a des frontières, et des limites... C'est ainsi, je ne vois pas pourquoi nous devrions en avoir peur..."

Il fixa alors le jeune homme, sans ciller, plongeant ses rubis dans le regard si semblable de Joachim:

" Il y a donc des gens, dans ce manoir? Etrange, je ne les ai jamais vu... Je crois que je n'étais pas vraiment là, ces derniers temps... peu importe, de toutes façons, cela ne change rien... Il n'y a pas de quoi pleurer, j'ai cru un instant en vous voyant ainsi que vous êtiez blessé..."

Il baissa alors son regard, semblant réfléchir:

" Je suis désolé de votre souffrance, je ne peux la comprendre, si ce n'est le fait que l'on se moque de vous. Je sais combien cela peut blesser une âme... Les secrets brisés aussi font mal, mais l'enfermement, à mes yeux, ce n'est pas si important... Les rêves existent justement pour ça, non?"

Amour avait en effet du mal à comprendre certaines choses... Il parlait de façon étrange, mais il n'a jamais eu pour habitude de taire ce qu'il pensait.

" Et puis, vous n'avez rien d'atroce..."

Il lui tendit alors son violon pour qu'il le reprenne, encore interloqué par le comportement du jeune homme.

Joachim fut étrangement apaisé par les paroles de Amour. Il l'écouta, sans rien dire, avant de récupérer son précieux violon, toujours dans prononcer la moindre parole.

"J'étais tellement aveuglé par le chagrin que je n'ai pas vu qu'il était tombé... quel imbécile je fais... " murmura-t-il plus pour lui-même qu'à l'attention de l'autre albinos.

"Je suis vraiment maladroit quand je m'y mets... "

Sur ces mots, il se releva sur des jambes tremblantes et sourit de toutes ses dents à son interlocuteur, montrant par la même occasion ses canines plus développées que la moyenne... Son sourire disparut aussitôt et il rougit furieusement.

*A quoi je joue moi ? J'essaye de lui faire peur ou quoi ? Montrer mes canines, mais j'ai pas idée !!! *

"Ce... c'est gentil au fait de dire que je n'ai rien d'atroce... " fit le plus jeune des albinos en triturant une mèche de cheveux blancs.

"Mais vous ne me connaissez pas assez pour dire que je ne suis pas 'atroce'... Je suis un monstre, vous savez ? Une créature immonde... "

*..... J'essaye VRAIMENT de le faire fuire là !!!! Ca va plus !!!! *

Mais les mots continuèrent de sortir contre son gré, comme si son esprit les dictait, faisant confiance à la personne qui les écoutait.

"Oui, une créature atroce... qui vole le sang des autres pour étancher une soif bien étrange... D'ailleurs, on m'a souvent appelé 'vampire' à cause de mon teint blême, de mes cheveux longs et blancs, de mes yeux rouge vif et de mes crocs acérés... Je n'en suis pas un pourtant... Mais, bon, cela doit bien vous ennuyer... et ce n'est pas mon but... Et j'en oublie la politesse, je suis vraiment désolé... Comment vous nommez-vous ?... "

" Oui, on ne doit jamais laisser tomber un violon... c'est un acte grave. Un instrument, c'est la voix du coeur d'un musicien... Ses chants sont ses pleurs ou ses rires.... Vous rendriez votre coeur muet, vous, ou vous le laisseriez tomber au sol? Soyez donc plus prudent, s'il vous plait..."

Il semblait véritablementattristé et ému à l'idée de cet instrument abandonné. Peut-être un semblnt de colère brillait dans ses yeux, mais il s'effaça bien vite.

Rakastaa écouta le jeune garçon, le détaillant sous la lueur de la lune. il avait bien remarqué ses crocs, mais il n'avait rien dit, bien au contraire, cela l'intriguait pluq que ça ne l'effrayait. Et ce n'était nullement du courage, juste la douce inconscience que procure la folie, et le fait d'avoir tout perdu. N'ayant plus vraiment d'autre attachement à vivre que celui de retrouver l'a^me de sa Miyu, plus rien ne l'effrayait vraiment.

" Hum... C'est interessant... Mais cela ne fait pas de vous un monstre. Vos canines et votre surnom, ainsi que votre étrange soif... Cela évoque un vampire, trés certainement... Mais je ne vois pas en quoi c'est horrible... Des vampires, ils en existent d'autres que l'ont ne voit pas. certains vous charment pour vous voler votre âme, d'autres, dans l'ombre, vous dont chuter pour tout vous ôter, et une autre espèce n'hésite pas à se jouer de vous pour mieux vous tromper.... dans tous les cas, on finit brisé... La seule chose que je regrette pour vous, c'est que votre coeur vous fasse souffrir de votre condition. cela, à mes yeux, c'est un grand malheur. personne ne devrait avoir à pleurer pour ce qu'il est et ne peut changer...."

Il se tut alors, tournant autour du jeune homme avant de s'arr^^eter de nouveau face à lui. Il sembla réfléchir à sa question, plissant les yeux avant de baisser un peu la tête.

" Mon nom... je ne m'en souviens plus.... Je crois que je n'en ai plus, si j'en ai un jour eu un.... Mais il me semble vaguement que c'est Amour... Oui, c'est ainsi qu'elle m'appellait... Amour, ça doit donc être mon nom... Ou du moins, c'est celui que quelqu'un a choisit pour moi... il n'en ait que plus beau..."

Il semblait se parler plus à lui même qu'autre chose. Brutalement, il releva son regard rubis qu'il posa sur le jeune homme. Il demanda alors de sa douce voix:

" Mais cela a peu d'importance.... Que j'ai un nom où pas... Mais puisque vous savez comment m'appeler à présent, donnez moi le votre, s'il vous plait... Je ne désire pas en effet vous appelez l'horrible créature, je suis sur qu'il y a une autre façon de vous nommer... d'ailleurs, vous ressemblez plus à un ange qu'à autre chose. Comme c'est étrange..."
Il pencha la tête sur le côté, attendant sa réponse, et faisant ainsi retomber ses mèches blanches aux reflets bleautés sur son doux visage...

*Moi ? Un... ange ? *

Joachim se sentit rougir davantage à ces mots. C'était bien la première fois qu'on lui sortait une telle chose et cela lui faisait réellement chaud au coeur.

"Si... si vous le dites... Pour ce qui est de mon nom, je me prénomme Joachim... "

Il baissa son regard, tentant de cacher ses rougeurs à l'aide de ses longs cheveux si blancs. Ses yeux carmins fixèrent alors son violon qu'il avait laissé tomber sans le vouloir. Il le prit lentement contre lui et le serra, le berçant légèrement comme un animal blessé.

*Je suis vraiment désolé... J'ai failli te perdre.... Pardon... *

Il leva à nouveau son regard vers Amour et lui sourit timidement.

"Merci de l'avoir ramassé pour moi... Je ne sais pas ce que je serai devenu sans lui... Vraiment, merci... "

C'était là des mots sans importance. Les yeux de Joachim reflétaient bien mieux sa joie que ces quelques groupes de lettres. Il était heureux d'avoir récupéré son violon, son seul ami depuis tellement de temps.

"Croyez-moi, d'habitude, j'en prends le plus grand soin... seulement, ce soir, je n'étais pas bien... "

Il marqua une pause. Il n'allait pas encore pleurnicher !

"Mais je vais beaucoup mieux à présent... " s'empressa-t-il d'ajouter.

"Encore merci, vous m'avez empêché de faire bien des bêtises... "

"Joachim... Bien, si vous désirez être appelé ainsi, j'obéirai à cette volonté..."

Il se semblait pas accorder plus d'importance que cela à un nom? des noms, tout le monde en avait, non? Celui-là ou un autre... Les surnoms étaient plus interessants... ils étaient en effet le reflet de ce que vous étiez aux yeux d'une personne. Il fixa le jeune garçon, inclinant sa tête, à la manière d'un cygne devant ses remerciements:

" Ce n'est rien, oublions cela... Venez, allons faire le tour de ce lac, je n'aime pas rester sans bouger... Il nous faut toujours marcher si on ne veut pas que le temps nous rattrappe..."

Il eut un sourire, conscient que ses paroles ne devaient pas avoir vraiment de sens pour Joachim... Mais Amour était quelqu'un de trés particulier. Il parlait souvent à mots couverts, mais disait bien plus par ses réflexions qui ne semblaient rien d'autre que résidus de folie, que beaucoup par de longs discours censés. A chacuns d'interpêter comme il le voulait ses dires...

" Et comment êtes vous arrivée là, Joachim?"

Demanda t-il alors au jeune homme, tournant son doux visage vers lui.

"Je suis arrivé ici tout à fait par hasard... " fit Joachim, le regard baissé.

"J'étais sur le point de faire une crise de manque, mais je refusais obstinément de répondre à ce besoin de sang que j'ai et... "

Il sourit tristement.

"Je suis arrivé je ne sais comment devant les grilles de ce manoir... Et cet irlandais, Philip, m'a tiré à l'intérieur de la cour alors que j'hésitai à y entrer... et je me suis retrouvé piégé... "

Il tourna son regard vers Amour, pour le regarder droit dans les yeux.

"Mais ne vous méprenez pas, je n'en veux pas à Philip... D'ailleurs, il est peut-être ce que j'ai de plus proche d'un ami... Il m'a offert du sang, vous savez ? Et il m'a fait visiter et c'est là que j'ai vu ce tableau ignoble sur la porte de 'ma chambre'... et quand je suis entré dans ma chambre, j'y ai trouvé absolument toutes mes affaires ! Rien n'y manque... C'est réellement troublant... "

Joachim ne fit pas mention du 'dédoublement de personnalité' de Philip. De toute façon, ça ne regardait pas l'autre albinos.

"Il semblerait donc que je sois condamné à vivre ici à présent... Bah, ici ou ailleurs en fait, c'est pareil... Et vous ? Comment êtes-vous arrivé ici, Amour ? "

Amour écouta l'histoire du jeune homme avec un certain interêt. Il s'amusait de savoir comment il avait pu tomber dans le piège de ce manoir. Pour lui, en effet, la situation n'avait rien de dramatique. Pourquoi serait-ce le cas pour quelqu'un qui prétend n'être plus vivant? Mais à ses yeux, il n'était qu'un spectre errant... A la question du jeune homme, il baissa la tête, honteux.

"Je... je ne sais plus comment je suis arrivé ici... cela fait tellement longtemps, et si peut de temps également. Ici, c'est comme si tout s'était figé... Peut-être que dans le monde réel, je ne suis là que depuis quelques secondes... Alors, que là, il me semble que je hante ces lieux depuis une éternité..."

Il se tut un instant, avant de reprendre, d'une voix hésitante:

" Je ne me rappelle plus de mon arrivée, mais je suis sur que j'ai du suivre la silhouette de Miyu... C'est elle qui a du m'entrainer ici... Je n'aurait eu auncune raison de venir, si elle ne m'avait pas guidé..."

Miyu... Oui, ça ne pouvait être que son petit oiseau aux ailes brisés qui l'avait conduit ici. Pourquoi, que voulait-elle encore? Perdu dans les limbes sans fin de sa folie, amour n'en savait rien... Devant ses yeux, voilà des années que des ombres dansaient alors que les autres ne semblaient pas les voir... Mais c'était son monde, et le chemin de la redemption d'un crime oublié...

Joachim haussa un sourcil. Qui était cette 'Miyu' dont l'autre albinos parlait ?

"Qui est-ce ? Ta fiancée ? " demanda-t-il, vraiment curieux de savoir qui était cette fille.

*J'ai l'impression que c'est quelqu'un d'important en tout cas... Mais qui peut-elle bien être ? En tout cas c'est 'à cause' d'elle qu'il est ici... *

Il soupira doucement, triturant ses longs cheveux blancs d'une main tout en serrant son violon contre lui de l'autre, comme si ces gestes pouvaient le rassurer.

*En attendant, je ferai bien de faire le point : je suis enfermé dans un manoir pour je ne sais quelle raison... j'ai toutes mes affaires dans une chambre qui visiblement m'était destinée depuis un moment... Bon le positif, je peux toujours m'emfermer dans ma chambre avec mon violon ou passer du temps avec Amour ou Philip... Le négatif, j'ai vraiment pas envie de connaitre les propriétaires de ce manoir... Surtout après ce que Philip m'en a dit... *

(Désolé, j'suis pas franchement inspiré... )

A l'évocation du nom de la jeune fille, Amour baissa légèrement la tête. La mélancolie se fit davantage sentir sur son visage trop pâle.

" Miyu.... Je ne sais pas si on peut vraiment dire cela... D'ailleurs, je ne m'en souviens plus trés bien. Elle occupe mes pensées, et pourtant, ceertains éléments du passé m'échappe à son sujet... Elle m'a été trés précieuse, c'est certain. mais je ne sais plus désormais où la chercher... Je sais juste que je dois la retrouver..."

Des paroles sans vraiment de sens, mais il ne fallait pas demander à Amour de parler de la raison de sa folie d'une manière censée. Chercher Miyu, c'était ce qui le maintenait "en vie", bien qu'il s'est toujours cru mort...

Il continua donc de marcher en silence, levant son regard rouge vers les étoiles. Même ici, elles continuaient de briller. Cet endroit n'était donc pas horrible à ses yeux. tant que la lune était là pour lui ôter cette malédiction qui le poursuivait sans cesse.

* Et vous jeune homme, quel est donc le nom de l'être précieux à vos yeux?"

Demanda t-il en penchant à nouveau sa tête, avec un léger sourire contrastant avec cette éternelle mélancolie gravée sur son visage si doux et si fin.

Joachim baissa son regard à la question. Il n'avait personne de précieux, juste un jeune homme qui était tout ce que l'albinos avait de plus proche d'un ami...

"Je n'ai pas d'être précieux... " souffla-t-il tristement.

"D'autant que je me souvienne, j'ai toujours était seul... Je n'ai jamais eu qui que ce soit à mes côtés... "

Il sourit faiblement en leva son regard carmin vers Amour.

"Non, le seul être précieux que j'ai eu dans ma vie est décédé... Je n'ai jamais eu que lui à mes côtés... A présent, on peut dire qu'il n'y a que le pendentif que j'ai au cou et mon violon qui me sont précieux... "

*Oui... après que je l'ai tué à cause de ma 'maladie', je n'ai jamais eu personne dans ma vie... Je ne veux pas que ça recommence... *

Amour ne répondit rien. Lui aussi n'avait personne de pr"cieux, si ce n'était Miyu, ce fantôme qu'il poursuivait sans cesse, sans vraiment vouloir le rattrapper. Au fond, il n'était plus qu'une âme errante, cachée sous un masque que seuls les rayons de la lune pouvaient lui ôter. Il ne savait plus qui il était, ni même ce qu'il désirait vraiment. Il n'était rien de plus désormais qu'un spectre hantant les lieux...

" C'est bien alors... Ainsi, vous n'en souffrirez que moins... On a toujours mal quand on possède quelqu'un qui nous est cher... Parce qu'ils finissent toujours par partir, et nous abandonner... On redoute toujours ce moment mais... Les êtres humains sont si éphémères..."

Il se tourna vers l'autre violoniste, ses yeux rubis ne quittant pas le regard de l'autre garçon. I finit cependant par baisser la tête, avant de regarder à nouveau le lac couvert d'une légère brume inquiétant. Un décor idéal pour le fantôme qu'il était devenu...

" Finalement, quoiqu'il arrive, on est toujours seuls..."

Dit-il dans un murmure triste, en repensant à Miyu, et à ce qu'elle avait fait de lui...

Joachim soupira légèrement. Amour avait raison. Et pourtant, il avait envie de croire qu'un jour il trouverait à nouveau un être cher, une raison de vivre, car jouer du violon était une bien maigre raison, un fil réellement fragile qui le retenait dans ce monde, un fil qui menaçait de se briser à tout instant.

"Il commence à faire plutôt froid... Que diriez-vous de rentrer et de boire une bonne tasse de thé ?... " s'enquit l'albinos le plus jeune en se frottant les bras.

*J'espère que Philip va bien... Je suis vraiment parti précipitamment tout à l'heure... *

"Brr... J'aurai dû prendre un manteau... " murmura-t-il plus pour lui-même.

"Il fait vraiment pas chaud... "

Il fallait dire qu'une chemise et un maigre gilet comme ceux qu'il portait n'étaient pas ce qu'il y avait de mieux pour faire face au froid... Mais dans la précipitation, il n'avait pas vraiment pensé à se couvrir...

Et il fallait dire qu'il était venu pour se suicider à l'origine, pas pour discuter avec un autre albinos...

"N'empêche... c'est étrange en y repensant... Nous sommes tout deux albinos ET violonistes... Je ne crois pas au hasard, dooonc je serai très tenter de penser qu'il se tramme quelque chose derrière ça... Avouez que c'est plutôt gros comme coïncidence, non ? "

Amour se tourna vers le jeune garçon quand il lui dit qu'il avait froid. Hélas, il n'avait rien à lui offrir, drapé dans sa cape noire qu'il ne quittait jamais. Il pencha légèrement la tête, son visage toujours voilé par sa mélancolie éternelle, avant de répondre, légèrement amer.

" Je ne sais même plus, si je suis capable d'avoir froid..."

Encore une foid, il semblait parler plus à lui-même qu'autre chose. Il fallait dire qu'il se croyait mort depuis tant d'années... Et pourtant, il était encore en vie. la folie le menaçait, et il ne réalisait pas toujours le fait que ses paroles, ou ses actes pouvaient paraître étranges. Réalisait-il seulement qu'il était encore dans le monde des vivants, et qu'il n'errait pas entre le deux. Seule Miyu serait capable de lui faire comprendre cela.

" Bien, rentrons, je vous suis alors, je n'ai nulle part ou aller, mais je ne souhaite pas vous déranger. Par contre, je serai bien obligé de vous quitter à l'aube. je suis un monstre, voyez vous, alors, la lumière du soleil est ma malédiction..."

Et ce n'était pas qu'à cause du fait qu'il soit albinos, et que sa peau trop blanche craignait le soleil. Sa malédiction, était ce masque qui le rendait muet, et sans visage, comme le pantin qu'il avait toujours était devant sa Miyu. L'autre considération du jeune homme lui fit esquisser un faible sourire:

" Oui, c'est vrai... Pourtant, nous sommes différents, je pense... si quelque chose se trame derrière tout cela, nous le saurons bien assez tôt. je ne crois pas non plus au hasard, mais je ne peux nier que certains faits sont inexplicables. Miyu devrait savoir, elle. Elle me le dira, quand je la retrouverai..."

Son visage se voilà à nouveau, avant qu'il ne se tourne vers l'autre violoniste.

" Bien, et si nous y allons?"

Demanda t-il avec un petit sourire teinté de tristesse, et de déséspoir, comme celui d'une âme errante qui ne croit plus pouvoir trouver un quelconque repos.

"Dans ce cas, allons-y... " fit Joachim en partant devant. Il se dirigea vers le manoir, ses pensées tournées vers Philip qu'il avait laissé à sa chambre.

*J'espère qu'il sera toujours là... *

Il se tourna vers Amour et lui adressa un sourire très léger.

"Dites, quand vous dites que le soleil est votre malédiction, c'est du au fait que, comme moi, vous avez du mal à en supporter la lumière ou bien... il y a quelque chose de plus ? " s'enquit le plus jeune en marchant à reculons. Il fallait dire que l'autre albinos avant piqué sa curiosité à vif et qu'à présent, Joachim désirait en savoir plus sur lui.

"Ah et je préfère qu'on aille à ma chambre avant toute chose... J'ai un ami que j'ai un peu laissé en venant ici et j'aimerai m'assurer qu'il va bien... Ca ne vous embête pas ? "

Rakastaa eut un petit sourire égnimatique à la question de son cadet. Son secret, voilà bien longtemps qu'il le portait, comme un fardeau sur ses épaules. C'était le prix à payer pour avoir aimé Miyu. Du moins, c'est ainsi qu'il l'envisageait, qu'il le pensait. il ne savait pas vraiment la vérité, et la cause de sa souffrance.

" Je ne suis qu'un spectre, et comme toutes âmes errantes, quand les rayons du soleil dispersent l'obscurité de la nuit, je ne peux me contenter que de devenir une ombre... Silencieuse et sans visage..."

Il fixa Jezabel, avant de baisser la tête avec un air triste sur le visage? Ses paroles avaient-elles un sens pour l'autre albinos, il en doutait! Il ne savait même plus ce qui était censé, et ce qui ne l'était pas...

" Si c'est votre destin, vous me comprendrez..."

Lança t-il au plus jeune, continuant de fixer les ombres qui dansaient autour du lac, cherchant de ses yeux vermeilles une quelconque trace de sa petite Miyu...

" Bien, allons à votre chambre alors... je vous suis, passez donc devant... Mais à l'aube, j'aurai disparut, sachez juste cela... Je suis aussi éphémère qu'un papillon du nuit, ou que le vol d'une chouette, je ne peux exister qu'à la lueur de la lune, sinon, le temps s'arrête pour moi..."

Rencontrer un ami du jeune homme? Ils étaient donc plusieurs, dans ce manoir. il faut dire que vu l'état d'errance où il était, il avait du juste percevoir quelques voix, qui n'avaient du le voir seulement que comme une ombre...